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Flore du littoral rocheux

mardi 30 juin 2015

Avec des faciès variés, falaise ou plate forme en pente douce, différentes expositions au vent, au soleil, des fissurations plus ou moins denses, le littoral rocheux est soumis à rude épreuve : aspersions d’embruns, lessivages d’un sol rare lors d’orages.
La végétation discontinue, incapable de couvrir toute la roche, se mue en peau de léopard.

Rares sont les plantes annuelles relevant le défi, comme le Séneçon à feuilles de marguerite aux feuilles charnues virant au rouge, ou les Ficoïdes naines, famille à la quelle appartient l’espèce envahissante dite Figue des Hottentots ou Langue de belle mère (Carpobrotus) qui fait l’objet d’arrachage.
Les plantes les plus aptes à vivre sont des vivaces solidement enracinées, puisant dans les fissures l’eau rare, tout en limitant leur transpiration.
Citons le Crithme aux feuilles charnues et coriaces, l’Ail ou la Scille maritime qui stockent l’eau dans leur bulbe, l’Oeillet de Sicile ou l’Immortelle d’Italie aux feuilles étroites et aux surfaces réduites pour limiter la transpiration. Tous mécanismes cependant insuffisants pour assurer une couverture complète.

Les plantes portant un revêtement laineux comme l’Immortelle ou qui se collent au sol pour donner moins de prise au vent desséchant, comme le Lotier faux cytise, améliorent leur protection. Le port en buisson, en touffe dense comme chez les Limonium, Astragale de Marseille ou Astérisque maritime, constitue aussi une adaptation à ces difficiles conditions.

D’autres plantes, enfin, comme la Mauve royale, défiant les observations précédentes, affichent de grandes feuilles et un port érigé, là où le sol est fortement enrichi en azote assimilable provenant de la fiente des oiseaux marins, notamment des goélands. Belle illustration d’interaction entre faune et flore.

Enfin, en fonction des embruns et des vents dominants, la végétation s’étage verticalement. Silene sericea, Matthiola tricuspidata, Senecio leucanthemifolius ou Evax rotundata forment le 1er rang. Puis se développent Genévrier de Phénicie, Thymélée hirsute, Lentisque, Ciste, Calycotome, Filaire, Myrte, dont les ports sont souvent fortement marqués d’anémorphose.