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Le chêne-liège

jeudi 16 mai 2019

Les noms corses du chêne-liège (a suara, a leccia suarina) dérivent du nom latin suber. On retrouve cette racine dans le nom scientifique (Quercus suber L.). On parle de suberaie pour nommer une forêt de chênes-lièges (a suarticcia).

La morphologie
La hauteur maximale est de 10 à 15 m, exceptionnellement 20 m.
Sa feuille, d’une durée de vie d’un peu plus d’un an, revêt des formes variées (lisses à dentées). Elle est coriace, verte et lisse en dessus, gris blanchâtre et duveteuse en dessous.
Son écorce, le liège, est épaisse et crevassée. Son accroissement annuel est important. Sa longévité peut être de 250-300 ans, exceptionnellement 500 ans.

Cependant, l’exploitation du liège réduit son espérance de vie à 150-200 ans.
Certains sujets peuvent atteindre 1m50 à 2m de diamètre.

L’écologie
Le chêne-liège est un arbre adapté au climat méditerranéen, qu’on retrouve en Corse de la mer jusqu’à 700m d’altitude. C’est une essence de pleine lumière (héliophile), de climat tempéré à hiver doux, craignant le froid (thermophile). Il apprécie également l’humidité de l’air. Il refuse les sols calcaires et craint l’hydromorphie (sols engorgés en eau).

L’utilisation
Largement utilisé pour la production de liège, en bouchons ou en granulats, il est surtout transformé au Portugal et en Sardaigne. Les suberaies sont également des espaces pouvant présenter un intérêt sylvopastoral.

Le liège
Le liège est un tissu produit par une assise génératrice de cellules, appelée « assise subero-phellodermique » ou « mère du liège ».
Un liège qui n’a jamais été récolté est dénommé liège mâle.
Les lièges qui ont déjà été récoltés sont des lièges femelles.
La première récolte, dénommée « démasclage » ou « préparation », peut s’effectuer lorsque le tronc a atteint 25cm de diamètre 9 à 12 ans après le démasclage, le liège de première levée (rusquet), ou liège de première reproduction, est récolté.
Cependant, celui-ci est encore fendillé et n’est donc pas encore bouchonnable. Ensuite, tous les 7 à 12 ans, en fonction de la vitesse de croissance du liège (l’épaisseur de celui-ci peut être mesurée à l’aide d’un jaugeur d’écorce), on effectue des levées de liège dit de « reproduction ». Une croissance lente assurera un liège de haute qualité.

Comportement
Le chêne-liège est un arbre « semi-social », que l’on peut retrouver en peuplements, mais aussi et fréquemment de manière isolée. De ce fait, la forme optimale de l’arbre est libre, et son houppier très étalé.
Le couvert de l’arbre est clair (feuillage peu dense), et permet généralement le développement du sous-bois. Les jeunes chênes-lièges peuvent se développer soit sur sol nu, soit avec un abri léger de maquis bas.
L’arbre a besoin de beaucoup de lumière. Il est communément admis que le recouvrement optimal de la strate arborée du peuplement forestier est de 60%. Si ce taux est supérieur, les arbres se concurrencent fortement pour la lumière et les ressources du sol. Cela peut limiter la production en liège de chaque arbre.

Compétition avec les autres espèces
Le chêne vert s’installe souvent dans les suberaies et peut à terme dominer les chênes-lièges et les faire dépérir.
Le couvert léger du pin maritime ne gêne pas trop les chênes-lièges, mais sa régénération abondante peut envahir les suberaies, voire les supplanter.
D’après l’état des connaissances à ce jour, le chêne blanc est l’essence qui peut potentiellement remplacer à terme le chêne-liège.
Le maquis n’entre pas en concurrence directe avec les adultes, mais empêche la régénération.


Valorisation du liège
Tous les types de lièges sont valorisables. Il existe un débouché spécifique en fonction de chaque qualité.
Les bouchons sont obtenus à partir de liège femelle. Ils peuvent être pleins (tubage de pièces de liège) ou agglomérés (avec des granulés issus des rebuts des bandes de tubage).
Les granulés sont obtenus à partir de liège mâle, de liège de première levée, de rebuts de liège bouchonnable, ou encore de liège brûlé (lorsqu’il n’a pas été carbonisé).
Ces granulés servent à la fabrication de panneaux d’isolation. Il existe deux sortes de panneaux :
•Les panneaux encollés,
•Les panneaux noirs.
Au-delà de l’usage industriel, le liège est utilisé également dans diverses activités comme l’artisanat, la décoration, le textile, et différents secteurs industriels, notamment pour ses capacités d’isolation et d’étanchéité.

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