Randonnées pédestres en Corse

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Canusellu (Campomoro)

mercredi 15 avril 2015

Cette découverte de la richesse du littoral du Sartenais se fait en boucle, une boucle sans difficulté, de faible dénivelé comme tous les parcours proposés entre Propriano et Bonifacio, une boucle praticable en toutes saisons, dans les senteurs et les couleurs du maquis, entre caps et criques de sable ou de galet.

Une boucle au cœur d’une richesse préservée.

 

 

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Parcours : compter 2h30.

Le parcours débute au pied de la tour de Campomoro, dans les pas du sentier des Pozzi, le long du rivage, de tunnel de verdure en prairie littorale, de rochers polis en chaos granitique, dans les senteurs de myrte, d’immortelle, d’iode soulevées par le ressac.

Et si un parfum inconnu, enivrant, vous arrête sur le sentier, cherchez si un tamaris en fleur ne se dresse pas à proximité et, recherchez à ses pieds la source de ce parfum capiteux, rare, des plus voluptueux mais, hélas, excessivement fugace.... La plante est protégée.

Du cap des Scogli Longhi à la Pointe de Scalonu le sentier zigzague parmi les genévriers de Phénicie, le seul genévrier dont les feuilles ne piquent pas.
Un tronc torturé, aux fibres de bois en saillie comme des muscles d’athlète, des baies rondes qui ne sont pas celles qui accompagnent la choucroute, un port vénérable qui, sur l’horizon marin ou le rosé d’une roche rongée par les vents, attire tous les regards.

Les murets coupent les collines et courent vers la mer. Ils sautent les sentiers, par des portes aménagées : de lourdes pierres que chèvres ou brebis ne pouvaient ébranler.

Derrière le premier muret la "plaine côtière", un trou dans le maquis, marque le débouché du ruisseau intermittent du Canesellu ainsi que le changement de nature du sol : nous sommes sur une surface d’érosion littorale [1] dont la faune seule entretient la vacuité de l’espace.

Derrière le deuxième muret, une crique, un sable fin transporté par le ruisseau, résultat de la décomposition du granite, que le ressac et la houle ont bloqué à l’ouvert de la faille et rejeté dans la crique, un sable fin mais rugueux, pas encore poli, sous lequel le ruisseau se perd et rejoint la mer.

Le sentier quitte là le rivage, le long du muret, puis croise une retenue d’eau artificielle. Un maquis haut couvre le fond du vallon. Le sentier l’abandonne au profit de l’adret, domaine des lentisques, lavandes et cistes. Il rejoint la crête, surplombe la baie de Campomoro. Au muret suivant poursuivre tout droit dans la descente, en laissant à main droite la trace d’une piste, relique d’un vieux projet immobilier, heureusement resté à l’état de projet....

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Aire de battage de Conca

Ne pas suivre le sentier montant des Pozzi , mais rester sur les hauteurs, où jadis les blés étaient battus. Une aire de battage se trouve là. Les gerbes, soulevées par les fourches, laissaient la glume s’envoler sous les vents étésiens.

La tour de Campomoro est face à vous.

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Acquisitions du Conservatoire

Voir la carte des acquisitions (en bleu) du Conservatoire sur les sites classés (fond vert)
Parcours : compter 2h 30
Source : Conservatoire 2015


Même en plein saison, quand de nombreux randonneurs parcourent ces paysages, il est difficile d’imaginer qu’ils furent jadis occupés, que des familles tiraient leurs ressources de la forêt (cueillette, chasse, charbon de bois), de l’élevage (chèvres, brebis et transformation du lait), de la culture (blé, olive, fruitiers) et des échanges (embarquement, débarquement de matériaux et denrées, au fond des criques).

Dès l’age du Bronze les côtes de la Corse du Sud, facilement accessibles, ont été l’objet de nombreux peuplements, comme en témoignent les nombreux mégalithes, présents sur le littoral ou la petite montagne. Comme en témoignent aussi les caseddu, les bergeries, fours à pain et murets de soutènement perdus sous le maquis.

Portfolio

  • Myrte
  • Retenue colinaire à Canusellu
  • Sous le couvert du maquis

[1La mer, jadis, atteignait un niveau plus élevé. Elle a usé les roches tendres, les transformant en plates-formes d’abrasion