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Les menhirs ou stantari
mercredi 27 janvier 2016
Ils ne sont jamais près du rivage, mais jamais non plus très éloignés. Et la mer est toujours visible à proximité de leur implantation. Cachés du large, comme s’il craignaient d’être vus, comme s’ils ne voulaient pas se signaler aux peuples de la mer.
C’est ainsi à Filitosa, à Capo di Locu, à Piatana, à Vaccil Vecchiu, à Pallaghju, à Cauria...
La Corse compterait 103 gisements de pierres dressées clairement identifiés et dont il subsiste des vestiges. Ces gisements totalisent 712 menhirs.
- Musée de la préhistoire, Sartène
Les premiers menhirs sont érigés vers 4300 - 4000 av J-C., comme l’indique l’étude des petits alignements de Renaghju à Cauria (Sartène). Ils sont de petite taille, dépassant le sol de 0,50 à 1,60 m. A la fin de l’âge du Bronze (vers 1250 av J-C) les menhirs sont généralement plus grands, bien régularisés, avec une face plane regardant vers l’est, et sont parfois sculptés comme ceux d’I Stantari à Cauria.
Les menhirs de l’âge du Bronze reflètent une nouvelle catégorie sociale : celle des élites guerrières. En effet, même si des objets en bronze sont rarement retrouvés sur les sites corses, les menhirs sculptés, en léger relief, représentent des armes ou des guerriers armés d’épées, de poignards, de casques et d’armures. Ils témoignent de l’importance de cet armement en bronze et donc de celle du guerrier (statues menhirs et stèles armées de Cauria et d’Apazzu à Sartène, statue menhir armée et en armure de Castelddu à Ciamanacce.
- Musée de la préhistoire, Sartène
On les retrouve isolés ou en petits groupe sur des cols ou au carrefour de voies de communication entre vallées (Albitrettu, Castaldu, Tavera), ou encore organisés en longues files sur les plateaux (Cauria, Pallaghju, Capu Castincu) ou dans les vallées, souvent à proximité d’un point d’eau. Pallaghju, avec plus de 250 monolithes, est le plus important alignement de Méditerranée.
A Renaghju ils se présentent sous la forme de deux alignements se télescopant : l’un selon le soleil levant, suivant le thalweg montant de la vallée de l’Ortolo, et se prolongeant vers le Dolmen de Fontanaccia, et, au delà, les alignements de Pallaghju, l’autre en direction des alignements de Stantari. Comme un carrefour de voies de communication en retrait du rivage.
- Musée de la préhistoire, Sartène
Bien que parfois associés à des sépultures (Cauria, Pallaghju), ces menhirs armés ou pas, ne sont pas des pierres tombales mais des monuments érigés à l’occasion de cérémonies ou d’événements que l’archéologie ne peut restituer : Ils sont tout à fois marques d’appropriation d’une terre, d’un territoire, invocations des puissances tutélaires, signes de force pour écarter le malheur, se donner force et confiance face à un avenir incertain, ils sont là encore pour commémorer leurs chefs, guerriers, héros morts au combat.
