Randonnées pédestres en Corse

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La maison cantonnière de Roccapina

mardi 26 janvier 2016

Au col de Roccapina (Bocca di Roccapina) le paysage bascule. En franchissant la chaîne de Cagna, dernier bastion des Alpes corses, dernier point d’observation de l’ensemble du détroit des Bouches de Bonifacio, nous entrons dans l’extrême sud.

Au col une maison cantonnière se dresse.

Antoine Peretti, né à Olmetto en 1872, fut cantonnier à Roccapina de 1898 à 1914, date de sa mort. Marié à Octavie Stacchini, ils eurent sept enfants (Pauline, Jeanne , Joseph, Antoine, Jacques, Dominique, Parfaite) qui, orphelins, furent élevés par leur grand mère, Marie Stacchini, à partir de 1915.

Martin Cianfarani, né en 1898 à Serragia, comme son épouse Rosine, occupa la maison de Roccapina de 1915 à 1957. C’est là que Rosine mit au monde ses cinq enfants, Jean, Mathieu, Antoine, Angèle et Simone.

Charles Gianferi, né à Aullène en 1910, fut le dernier cantonnier de Roccapina de 1958 à 1985. Il y vécut avec son épouse Aline Briard.

Voilà les acteurs, ses habitants et voici leur cadre de vie.
Un col venté, sans source à proximité, une végétation rase aplatie par le mistral, un jardinet en contre bas de la route, aménagé dans la pente, enchâssé entre les blocs de granit, où quelques murets retiennent une terre rare et pauvre. Un figuier parmi filaire, bruyère, arbousier, chêne liège, genévrier de Phénicie, borde le jardinet. Un taffonu, roche creusée par l’érosion éolienne, fait office de rangements pour outils du jardin. Deux pieds de Grande Férule se dressent majestueusement sur le bord du sentier, dépassant de leur taille les visiteurs.
A coté se dresse l’enclos à brebis, un ovale écrasé dans le bas du vallon, que surplombe un éléphant de granit. Un mur de pierre sèche, fait de gros blocs à la base et de grandes pierres plates en couverture, le ceinture. Un portail en bois d’oléastre en ferme l’accès. Son montant vertical traverse une grosse pierre plate posée en couverture. Elle assure le pivot.

Au delà le Conservatoire du littoral a aménagé l’ancien poste de guet des soldats italiens en point d’observation sur l’extrême sud, la côte sarde, les Moines, la baie de Roccapina et ses lions. Dans le maquis les baraquements des soldats italiens de la Seconde Guerre ne sont plus que ruines.

Au dessus de la maison cantonnière un oriu, au creux d’un taffonu, a été reconstitué. Tout le cadre chétif d’une vie rurale s’y trouve concentré : table, chaise, couche, foyer, planche pour égoutter le fromage, ustensile pour torréfier le café et bouteille.... Un gîte tout aussi réduit que le jardinet.

La Casa di Roccapina présente ainsi ce que fut la vie des Corses, une vie rythmée par la transhumance pour beaucoup d’entre eux.

Portfolio

  • Oriu reconstitué (maison cantonnière de Roccapina)
  • L'éléphant surplombant l'enclos à brebis
  • Enclos à brebis de la maison cantonnière
  • Belvédère de Roccapina
  • Tour de Roccapina vue de l'oriu du Vieux Lion
  • L'Oriu sous le vieux lion de Roccapina